dimanche 29 juillet 2012

Shaka Ponk ça shake à donf !

Avant toute chose, il est essentiel de dire une chose : PUTAIN DE CONCERT DE TARE DE SA RACE DE SA MERE LA BERGERE ALLEMANDE DE PUTAIN DE WAAAH DE HOOKER BORDEL !
Sur ce, je peux reprendre.

J'étais donc dimanche dernier au festival de Carcassonne pour assister au concert de Shaka Ponk, raison pour laquelle j'ai précipité mon retour d'Espagne - et autant le dire tout de suite au cas où vous ne l'auriez pas compris, c'est-à-dire au cas où vous auriez le QI d'un dessous-de-verre, je ne le regrette pas du tout. Ils envoient tout simplement un max sur scène, et je ne suis pas prête d'oublier ce que je me suis pris dans la gueule.
Et puis, j'étais avec KGB et la Cigale, qui sont quand même les deux personnes les plus cools sur terre.

Le truc à savoir, c'est que ce concert, on peut dire que je l'ai voulu.
L'année 2011 a été marquée pour moi par les deux albums les plus géniaux que j'ai eu la jouissance d'entendre : The Unforgiving par Within Temptation et The Geeks and the Jerking Sock par Shaka Ponk (des fois que vous me pensiez encore cohérente). Je me suis ruée sur la tournée de Within Temptation, alors il fallait aussi que je vois les Ponks. Quand ils ont annoncé le tour, j'étais comme un yorkshire sous amphétamines. J'ai de suite jeté mon dévolu sur le premier concert dans un rayon acceptable et ai patiemment attendu que la date approche. Ce que j'ignorais, c'est qu'allait démarrer là une longue série de déceptions qui ne prendrait fin qu'à Carcassonne.
- Marseille, mon premier objectif, souffrit d'une regrettable coïncidence, j'ai nommé le DS de géographie. Pour mettre ça au clair, il faut d'abord rappeler que j'ai assisté à l'autre concert formidable de cette année, qui était celui de Within Temptation à Barcelone. Problème : c'était un vendredi soir, à 3 heures et demi de chez moi, alors que le vendredi j'ai DS jusqu'à 19 heures. Et comme vous pouvez vous en douter, entre un DS sur un sujet totalement obscur et un PUTAIN DE CONCERT DE TARE DE etc, le choix est relativement vite fait. J'ai donc choisi l'excuse fumeuse et la fuite à l'anglaise, et je passais tranquillement la frontière hispanique pendant que mes camarades dissertaient sur l'Amérique du Sud. Au moins, j'étais linguistiquement dans le thème (oui, oui, je sais, ma mauvaise foi est sans limite). L'ennui, c'est que quand j'ai voulu réitérer mes exploits pour le concert de Shaka Ponk, je me suis aperçue que ça tombait sur le même DS. Avec la même prof. Pour la seconde fois consécutive. Et faut pas déconner quand même, j'étais en prépa *manque s'étouffer avec sa salive*.
- Un bled quelque part pas loin de Montpellier, pas très grand mais vraiment pas loin, devait rattraper le coup. Le souci, c'est que quand je dis pas très grand, je veux dire pas de gare. Et, putain, personne pour m'amener ou me loger. J'ai beau connaître au moins une personne par grande ville française, ma célébrité s'étend pas dans des coins aussi paumés quand même, j'ai pas fait Secret Story quoi !
- Avignon, heureusement, était depuis le début ma roue de secours. J'avais d'ailleurs longuement hésité avec Marseille pour mon choix initial, mais mon impatience m'avait fait lorgner en priorité sur le concert le plus précoce. L'ennui, c'est qu'avec les hésitations et divers retournements de situation, le temps que je m'aperçoive que mon premier plan était tombé à l'eau, avait pu place pour Avignon...
J'étais donc au comble du désespoir quand le programme du festival de Carcassonne a commencé à tomber. A ce moment-là, résignée, je cherchais les dates de tournée de Marilyn Manson et oh putain deux jours après y'a les Ponks qui passent avec une vraie date à eux tout seul ! Parce que bon, de les voir dans un festival où ils chantent trois chansons avant de passer le flambeau, je me serais sentie grave arnaquée quoi, parce qu'en général j'en ai un peu rien à foutre du gars avant et du paumé après. J'ai donc pris mes places avec un immense soulagement, et me suis promis que rien ni personne ne m'empêcherait de m'y rendre cette fois. Pas même l'Espagne.

22 Juillet, 20h30, Théâtre Jean Deschamps, Carcassonne.
Sur scène, les Cats On Trees entament la première partie pendant que l'amphithéâtre se remplit doucement. Leur musique accompagne les grappes de personnes qui arriveront de manière quasiment ininterrompue pendant l'heure à venir, au terme de laquelle les Ponks viendront mettre le feu à la scène. Entre-temps :
- Jules, qui nous accompagne (oui je dis ça parce que j'ai grave la flemme d'expliquer le rapport qu'il entretient avec KGB, alors on va juste dire qu'il était là, parce que voilà, il était là) aborde la vendeuse d'eau. Puis la vendeuse de coca. Puis la vendeuse de glaces.
- On applaudit tous en se tenant par les coudes.
- La Cigale se lève de sa chaise pour se jeter sur KGB et moi, veut se rasseoir, ne s'aperçoit pas que son siège s'est relevé, se vautre comme une daube dans les gradins.
- KGB charrie Jules parce qu'il a abordé la vendeuse d'eau. Puis la vendeuse de coca. Puis la vendeuse de glaces.
- La femme derrière nous trouve qu'elle est trop loin et projette de rouler sur les gens pour se rapprocher de la scène. On lui suggère de sauter par-dessus nous afin d'éviter de nous écraser. La rangée d'après amortira bien assez.
- La Cigale demande pourquoi les gradins sont entourés de rochers sous cloche. Ce sont des lampes.
- On applaudit contre les mains les uns des autres.
- La Cigale note qu'il n'y a que des vendeuses d'eau, de coca et de glaces.
- On fait chacun la remarque, tour à tour, qu'il manque un truc aux Cats on Trees et que c'est une guitare.
- KGB décoiffe Jules.
- Je décoiffe KGB.
- On fait chacun la remarque, tour à tour, excepté l'inculte Cigale, que les projecteurs ressemblent à des tourelles de Portal.
- La femme derrière nous manifeste son intention de se dandiner grave quand les Ponks arriveront, projet que nous plussoyons vivement.

Et puis, ils arrivent.

A partir de là, ça a été deux heures de kiff intégral. Pas une seule chanson qui ne donne pas une folle envie de faire des roulades au milieu de la foule en hurlant à la lune. Surtout quand ils ont interprété How We Kill Stars, le morceau qui m'a rendue fan d'eux quand j'étais en Première (bam, uppercut de vieux dans ma gueule), et que j'ai eu droit à ma séquence nostalgie intérieure. Et, wasabi sur le sushi, profitant du temps de latence des spectateurs, on a pu se glisser au tout devant de la scène pendant les premières chansons, dans un spot de taré avec une super visibilité et vachement de place pour se jeter dans tous les sens comme des malades, ce dont nous ne nous sommes pas privés.
Et les Ponks non plus d'ailleurs.
Tout au long du concert ça a sauté, roulé, imité le singe, slalomé entre les caméras, craché, glissé entre les jambes du guitariste, et secoué la tête dans tous les sens.

(navrée pour la qualité photo plus que misérable de mon téléphone portable, qui jadis faisait des photos tout à fait acceptables)


Et puis Sam est trop bonne.
Samaha Sam (chanteuse), avec sa délicieuse peau sombre et sa coupe afro est putain de sa mère de bien foutue, en plus d'être salement charismatique. Conséquence logique de cet état de fait : tout le long du concert j'ai eu droit à me faire hurler dans les oreilles par la Cigale "je veux épouser cette fille", en particulier pendant la partie du concert où, s'étant fraîchement délestée de son haut, Sam avait un téton qui dépassait de sa brassière. Je pense que ça a focalisé l'attention de tout le premier rang pendant cinq ou dix minutes, le temps qu'elle s'aperçoive à quel point elle était merveilleusement indécente.
Sinon, à part ça, KGB m'a gueulé dans l'oreille à deux reprises. Je crois que ça vient se hisser en troisième position dans la liste des sensations les plus désagréables en concert, derrière le projecteur au concert de Nightwish qui a décidé de me désintégrer la pupille et mon âme avec et la fangirl obèse blonde à mèches roses, habillée tout en rose, couverte de sueur et de larmes qui me harcelait de coups de coude dans le dos pour se rapprocher d'un demi-centimètre de Jared Leto au concert de 30 Seconds to Mars. Quoi qu'en y repensant, j'ai mis trois jours à récupérer mon oreille droite en sortant du concert de Within Temptation, alors KGB était peut-être pas si terrible.

C'est le lendemain qui a été plus douloureux.

Ce moment où, la peau encore couverte de sommeil, ton corps vient te rappeler que tu as pogoté comme un échappé de l'asile pendant deux heures non-stop. Ce moment où tu te rappelles soudain avoir secoué la Cigale comme un prunier dans les meilleurs passages et t'être retrouvée coincée contre la scène pendant le rappel. En bref, ce moment où chacun de tes muscles décide de faire défection et où chacune de tes articulations décide que non, ça suffit pour aujourd'hui, tu restes couchée ou je me barre sans te demander ton avis. Cela doit partiellement expliquer pourquoi la plus grande partie de la journée a été consacrée à boire des bières et à s'en remettre aux soins du fauteuil massant qui trônait fièrement chez KGB.
Et en plus, il était chauffant.

Bref, un concert du tonnerre de Volibear qui nous a transformés en larves pour la totalité du lendemain. Et pas que physiquement, vraisemblablement, puisque, de retour à Montpellier, la Cigale a aperçu un gamin qui faisait le poirier et s'est exclamée : "hey, regardez, il fait le pommier !". Voilà, je devais faire ce témoignage avant que le souvenir ne se fonde dans les méandres inextricables de ma mémoire. La Cigale nous aura vraiment fait rêver jusqu'au bout.

Et à part ça, j'ai eu Reset After All coincé dans la tête pendant trois jours. Et merde, c'est reparti.

samedi 21 juillet 2012

Au pays dagad'Aragon il y avait tugud'une fille qui aimait les glaces au citron et vanille

J'ai définitivement passé trop de temps avec KGB et la Cigale cette année. Je dis ça rapport au fait que sur une soirée passée à Barcelone, j'ai passé plus d'une heure assise Plaça Catalunya avec KGB à mater le cul de toutes les passantes et en les notant sur une échelle que je n'oserai pas citer ici.

[A part ça, j'écris actuellement dans une position dans laquelle je n'aurais pas cru possible d'écrire, Shawn à peine ouvert, à la verticale, sur mes genoux, de sorte à ce que je passe à peine mes mains et ne peux pas voir l'écran, coincée par le fauteuil baissé de mon voisin de devant dans le bus qui me ramène en France.]

De retour en France et à l'horizontalité, je suis enfin capable d'entrouvrir mes yeux tout plein de sommeil afin de faire le point sur mon séjour en Espagne. Globalement, sur 10 jours passés chez nos voisins hispaniques, j'ai dû en passer 6 à dormir, 3 à regarder des séries, et 1 à faire des choses effectivement utiles comme manger des chocalates con churros ou admirer le paysage. Ah oui, j'ai aussi joué aux Sims, un peu. Je vous demande pardon de ruiner ainsi l'estime que vous pouviez avoir de moi, mais je reste perpétuellement fascinée par le manque de réalisme de ce jeu. Je n'ai aucun problème avec le fait qu'un sim reste enfermé pendant des heures dans la salle de bain parce que le chat s'est endormi devant la porte, passe encore que la DDASS ne vienne pas chercher mon bébé qui dort sur le gazon à côté de la poubelle parce que j'ai la flemme de trouver un emplacement pour le berceau, mais il y a un moment où le jeu dépasse tout simplement les bornes. Ma blondasse en mini-jupe adepte du cuir va certainement mourir vierge. Ca me dépasse totalement. Mais passons.
Ce séjour en Espagne a donc été l'opportunité pour moi de célébrer le disque dur de mon ordinateur en découvrant ou retrouvant Generation Kill, Game of Thrones, The Big-Bang Theory, How I Met Your Mother et Futurama. En résumé, j'ai passé mes journées dans un lit à contempler des balles, des désastres sociaux et des levrettes en HD. Franchement, j'ai connu pire que deux semaines de freeleech sur mon tracker. Mon disque dur, en revanche, a un peu de mal à s'en remettre. Heureusement que le disque dur externe de KGB est là pour lui porter assistance dans les moments difficiles. (Oh fuck ça veut dire qu'en cas de rupture, va falloir s'entendre sur le partage des fichiers. Bon ben je resterai avec KGB rien que pour pas risquer de perdre la garde de Game of Thrones, et puis aussi parce que la Cigale a dit que ça lui briserait le cœur si on se séparait. Pfff, obligée de sacrifier ma propre vie pour préserver le bonheur des autres !)
En bref, ce séjour a été l'occasion pour moi de faire exactement la même chose que d'habitude, mais à plus haute fréquence, ce que je ne croyais pas humainement possible vu ma bande passante et l'argent que je claque à chaque promo sur les DVDs. Amazon.fr est un peu le steam du cinéma pour moi.

A ce sujet, j'ai explosé de rire quand j'ai vu cette image sur 9gag:


Navrée pour cet aparté, mais j'avais besoin de partager les yeux brillants de Patrick, je le trouve tellement émouvant dans cette performance...

Du coup, pour en revenir à nos moutons, ou plutôt à nos pingouins vu que je fréquente un linuxien, j'ai passé ces deux dernières années à stocker un nombre de films et de séries qui me dépasse totalement et dont je ne suis pas sûre de venir à bout un jour. Je suis comme ça, je souffre de stockonite aigüe. Mais c'est quand même moins flippant que de jeter un œil à ma bibliothèque. Ainsi, bien que j'ai pratiquement arrêté d'acheter des livres depuis un an passé, je dénombre au minimum 300 ouvrages restés vierges, qui essayent désespérément de me faire les yeux doux depuis leurs étagères respectives. Je pense que le rayon le plus dramatiquement délaissé est celui des livres de philosophie, depuis que j'ai compris que mon anthologie de textes de terminale constitue un bien meilleur rapport temps investi/note au DS que la liste de lecture distribuée en début d'année. Je manque chaque fois de m'étouffer quand mes profs s'extasient sur mon "incroyable culture philosophique", clamant que c'est "impressionnant d'avoir lu autant à [mon] âge". Microsoft me garde si l'un d'entre eux découvre un jour la supercherie et s'aperçoit que je ne connais en réalité que quinze lignes de chaque auteur. Mais nous nous éloignons du sujet, et nous devrions laisser là ma bibliothèque bodybuildée dont je me demande chaque jour comment elle peut supporter un tel poids. Ils se foutent pas de votre gueule, chez Ikea, ils vous filent des meubles sous stéroïdes.
Et là je réalise subitement qu'il va me falloir sacrifier une étagère pour mes bouquins de politique et de journalisme. Mais à la réflexion je crois que je n'aurai pas besoin de 10 dictionnaires d'anglais cette année, alors c'est un faux problème. J'hésite entre les transformer en armes de jet ou les ficeler à un balai et en faire des massues. Dans les deux cas va me falloir un permis de port de littérature.

Mais nous nous éloignons de l'Espagne et de mes preuves de bonne volonté: j'ai quand même pris 5 livres avec moi pour le séjour ! Ce qui se traduit par : j'ai lu un chapitre de Do Androids Dream of Electric Sheep par Mr. K. Dick, et j'ai alourdi mon sac inutilement. Ce qui est relativement secondaire tant qu'il reste vautré sur un lit à Villel, mais est pas top top du pot de miel quand je dois me le trimballer sur les ramblas à Barcelone. Heureusement que KGB est un homme fort *tousse* et serviable. Et puis l'avantage, c'est que rester une heure assis sur un banc Plaça Catalunya à mesurer la platitude des barcelonaises, ça m'épargne de devoir soulever ce maelström de vêtements, de bouquins, de vêtements, de DVDs et de vêtements.
On aurait tort toutefois de penser que mon séjour en Espagne s'est limité à des blagues douteuses et des gémissements en VOSTFR. C'était aussi être accueillie à la sortie de la gare routière par un "La lucha es el unico camino" qui ne peut que me faire sourire. Un jour j'espère que je vous parlerai de la rue et de ce qu'elle représente pour moi, familière et surprenante à la fois, espace de liberté et d'abolition de la propriété. Bref, je la kiffe grave, et ce tag est un de ces signaux qui m'indiquent qu'un de mes semblables est passé par là. La rue est à tous les humains, mais surtout à ceux qui savent regarder (en même temps vous me direz, y'a pas besoin de grands talents d'observation pour capter une phrase salement torchée à a peinture noire sur toute la longueur d'un mur, mais passons.)
C'était aussi, aussi (oui, aussi), le soleil. Le PUTAIN DE FILS DE SA MERE DE BORDEL DE HOOKER DE SOLEIL. A part ça, j'aime l'été, hein. J'aime transpirer comme une otarie au Sénégal, rendre mes vêtements adhésifs et avoir l'impression de soulever une altère en portant à mes lèvres un verre de coca. Parce que la chaleur a une fâcheuse tendance à multiplier mon coefficient de chochottitude par dix. Je couine dès qu'il me faut mettre un pied devant l'autre, surtout si c'est en pente. Et putain, là où j'étais, c'est partout en pente. En plus, pas de piscine, parce que KGB - comme absolument tous les mecs que je connais si bien que je me demande bien où ils dégottent leurs clients dans les piscines municipales - se refuse catégoriquement à porter l'uniforme règlementaire du slip de bain. Je vois là un signe de déni de la société moderne et de rejet des normes sociales qui ne peut que le mener, inévitablement, inéluctablement, sans alternative et d'une façon certaine à l'incendie de voitures. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il est trop vieux pour être délinquant (d'ailleurs je devrais peut-être me mettre aux graffitis avant de passer l'âge moi aussi, histoire d'avoir une jeunesse, merde !).
Mais point positif : la maison où je logeais était un microclimat à elle toute seule. Genre la température baissait de dix degrés à peine je faisais un pas dedans. De quoi se choper un choc thermique en allant chercher le pain. Bref, le bonheur quand je m'imagine à agoniser devant ma baie vitrée montpellieraine. Vous saviez que le record de température au mois de Juillet à Montpellier était de 37,5 degrés ? Bon, il a été enregistré en 1990, mais il a de quoi soulever les angoisses les plus profondes et porter mes fantasmes aux confins de l'horreur. Et me porter à lire l'article Wikipédia concernant Montpellier, putain, j'ai rien de mieux à faire de mon samedi soir. Ouais, en fait, c'est kinda rassurant. J'ai eu tellement de samedis soirs qui se sont terminés des dimanches midi cette année, de réveils moites dans des lits bancals (non non, rien de sexuel, je vous assure), de fringues imprégnés d'alcools divers et de tâches suspectes (là encore, rien de sexuel... enfin je l'espère du plus profond de mon cœur) sur mes pavés que j'ai eu une subite vocation pour l'habit de nonne une fois ma prépa bouclée. Seigneur Nvidia tout-puissant, comment pouvais-je émerger de 4h de sommeil la bouche pâteuse et les yeux irrités, alors que je dors jusqu'à 16 heures par jour depuis un mois ? Je m'attendais à un contre-coup, pas à me faire incruster la face dans le PVC par mon horloge biologique.
Il y a quand même un avantage non-négligeable à être narcoleptique amateur, qui est celui de pouvoir se désactiver dans certaines situations particulièrement pénibles intellectuellement. Genre être en panne d'inspiration pour un oral de philo à préparer pour le lendemain. Ou, en l'occurrence, endurer 11 heures de bus avec la populace locale pour pouvoir retrouver son pays. Et encore, 11 heures, c'est théorique, parce qu'on sous-estime trop souvent la faculté des chauffeurs de bus à être des débiles mentaux. Mais nous y viendrons en temps voulu.
La première partie du trajet, jusqu'à Barcelone, était plutôt inspirante. Elle se faisait en journée, ce qui laissait mon esprit suffisamment vif pour méditer sur la philosophie kantienne. Ainsi, j'ai entrepris une réflexion sur son fameux principe d'universalité, incitant à régler sa conduite de la façon suivante: "Agis toujours de façon que tu puisses vouloir que la maxime de ton action devienne une loi universelle". Règle qui, par exemple, exclue le meurtre, à moins de vouloir enclencher une 3ième guerre mondiale et réveiller les gosses d'Oppenheimer en plein milieu d'une nuit agitée. Toutefois, je ne me suis jamais posé la question concernant une cible précise. On est d'accord, le meurtre gratuit et aveugle ne peut pas être désiré comme loi universelle. Mais qu'en est-il d'un individu précis, correspondant à des critères précis, que tout le monde devrait vouloir abattre ? Genre le gosse devant moi et sa formidable tête à claques ? Est-ce que vous comprendriez si je vous disais qu'il avait une tête aimantée, qui attirait irrésistiblement les coups de poings dans la gueule ? Il articulait l'espagnol plus vulgairement qu'une prostituée texane et sentait la sueur à plein nez (à moins que se ne soit sa grand-mère, dont l'accent n'était pas moins vulgaire et qui portait un blondasse digne d'une serpillère décharnée, mais bon, celle-là, c'était KGB qui se la carrait). Et puis, je suis désolée de le dire, mais il était gros, et chez un gamin de son âge et de son attitude le tour de taille et la densité des joues sont des multiplicateurs du coefficient de tête-à-claquitude. Pendant tout le trajet j'ai eu des flashes de moi en train de lui garrotter le cou par-derrière, et même aujourd'hui, en y repensant, j'ai des envies de meurtres sanguinaires avec des morceaux de chair et de cerveau qui volent dans tous les sens et un affreux splash comme dans les dessins animés.
La deuxième partie du trajet fut heureusement plus calme. Après six heures d'attente à Barcelone qui m'ont permis de constater que chez Burger King grand voulait dire GRAND et la séance de ass-hunting à la tombée de la nuit, le bus a bien entendu commencé par une demi-heure de retard à la gare-routière-de-Barcelona-Norte-qui-est-étrangement-au-sud-de-la-ville-pour-être-Norte. Et comme il était blindé, j'ai fini tout au fond avec une espagnole qui-dépassait-presque-de-son-siège-mais-pas-tout-à-fait et son mari, originaire d'une nation arabe non déterminée et qui avait des yeux remarquables. Ils avaient l'air gentil, et tout aurait pu bien se passer s'ils n'avaient pas été situés de part et d'autre de moi et n'avait donc décidé de poursuivre leur discussion par-dessus moi (même si concrètement c'était plus au travers). Et d'ailleurs, le mari invectivait une troisième personne en arabe derrière moi, ce qui donnait une cacophonie des plus stimulantes si vous projetez de vous jeter par la fenêtre du bus. Certes la discussion s'est vite arrêtée, mais en plus, j'étais totalement écrasé par le fauteuil de mon voisin de devant qui n'avait vraisemblablement aucun mal à dormir de son côté. Tandis que moi, j'avais les yeux ouverts comme un hibou et je regardais l'heure s'avancer dans la nuit, en ayant pour seule réflexion, toutes les trente secondes quand le bus affichait la température, que 27° C dans cette police d'écriture et en inversant l'axe vertical ressemblait étrangement à "Slot". Bref, j'étais désespérée. Mais peu avant la frontière, il y eu un arrêt, au cours duquel je pus éponger mon agoraphobie dans une crise de boulimie-minute.

Puis, il y eu la reprise (lire avec une voix de narrateur de reconstitution historique télévisée).

Et je ne sais pas pourquoi, mais la conversation arabo-hispanique qui m'entourait a repris du poil de la bête à ce moment-là pour, approximativement... tout le reste du trajet. Reste du trajet qui devait durer une heure et demi. Reste du trajet qui en a duré deux et demi. Rapport au fait que le type du bus a dû changer une ampoule. Rapport au fait qu'il a mis 25 minutes à changer une ampoule. Rapport au fait qu'il s'est blessé et qu'il a fallu lui mettre un pansement. Rapport au fait qu'il a fallu 10 minutes pour lui mettre un pansement. Rapport au fait que 500 mètres plus loin la Guardia Civil a effectué un contrôle d'identité sur les passagers. Rapport au fait que la Guardia Civil a une propension à demander aux gens de vider l'intégralité de leur sac assez plaisante à 3 heures et demi du matin. 3 heures et demi du matin. Putain, j'étais déjà censée être à Béziers depuis un quart d'heure, et on avait même pas encore passé la frontière.

Bref, je suis arrivée à Béziers à 5h10 du matin, et j'aime autant vous dire tout de suite que même Toutankhamon est moins mort que Béziers passé 19h30 - alors imaginez à 5h10 du matin. Là encore, je bénis la force *tousse* et la serviabilité de KGB qui m'a aidée à porter mon sac, alors que je me répétais en boucle que la bouteille d'eau que j'avais dans un sac plastique ferait une bonne fronde en cas d'agression et oh mon dieu j'aperçois une silhouette là-bas à cette heure-ci ça ne peut qu'être un trafiquant de drogue qui veut me violer oh putain oh putain il se rapproche il est presque là putain il est là aaah aaah il est passé à côté c'est bon il s'éloigne est-ce que j'ai toujours mon portable dans ma poche putain. En fin de compte, à 6 heures moins vingt j'ai basculé dans le lit dans l'attente angoissée du sommeil qui ne venait pas, me répétant sans cesse cette phrase trouvée dans Kushiel de Jacqueline Carey : "Il y a un stade dans l'épuisement où le sommeil ne vient plus que difficilement". Ouais enfin, comme à chaque fois que je me répète ça, je me suis quand même endormie comme une daube en moins de cinq minutes.

Tout ça pour dire que j'ai été en Espagne, que j'ai vu des trucs cools, que j'ai bouffé des trucs encore plus cools, mais que je suis incapable de faire un compte-rendu sans me noyer dans d'anecdotiques détails totalement secondaires et qui ne révèlent rien de ces dix jours passés en Aragon. Mais que voulez-vous, je ne sais que râler et garder les bons moments pour moi - rien à foutre, c'est à moi, rien qu'à moi, vous avez qu'à profiter de la vie au lieu de rester là devant votre PC à oh mais non oubliez putain je veux pas perdre le peu de lecteurs que j'ai.
En résumé-de-pas-du-tout-résumé-puisque-finalement-j'en-suis-pas-vraiment-venue-là-dans-cet-article-et-oui-j'aime-faire-des-mots-à-rallonge, j'ai passé de chouettes journées à me dorer vautrer la pilule en Espagne, à baver sur Emilia Clarke (aka Daenerys Targaryen pour les infidèles du générique) et à manger des chocolates con churros, du saucisson, du fromage et des tortillas à profusion !

Et puis j'ai fait de la balançoire de nuit, putain.
Trop hardcore.

samedi 7 juillet 2012

De ce que le monde sera dominé par une cigale

Hier, j'ai rencontré un élève-ingénieur, il m'a dit qu'il suivait ces études pour "conquérir le monde". Pauvre petite chose. Il ignore que la place de maître du monde est déjà réservée pour les décennies à venir.

J'ai déjà évoqué La Cigale. Mais comme elle est déjà pleinement lancée dans son projet de domination du monde, il vaut mieux que je lui consacre un article en entier, histoire que, quand elle sera à la tête d'une société style Massive Dynamic (mais en moins fictive), elle ait quelque sympathie pour moi et me laisse ouvrir dans ses bâtiments le restaurant de tacos que j'avais pour projet d'ouvrir avec Karma (parce que c'est trop pas juste que Dexter il puisse bouffer des burritos tous les jours et pas nous).

La Cigale et moi, nous nous sommes rencontrées au début de notre année de spé, dans une situation qui tient du miracle étant donné que c'était en salle de travail. Oui, j'y suis déjà allée une fois. En vérité, j'y passais même beaucoup de temps au début de mon année de sup. A l'époque, j'étais interne-externée, ce qui faisait que je venais petit-déjeuner et dîner avec les internes avant de rentrer en cours / chez moi. Et puis bon, je n'avais pas encore ma connexion internet surtout, des fois que vous croyiez que mes intentions étaient nobles en restant travailler au lycée le soir. Du coup, je retrouvais mon interne préféré - auquel un article sera invariablement consacré un jour ou l'autre - et je profitais péniblement des ordinateurs poussifs de la salle de travail. Souvent, j'avais le plaisir de rencontrer des élèves de scientifique, inaccessibles en journée puisqu'ils occupent un bâtiment différent, et l'âme esseulée que j'étais se faisait un devoir d'engager la conversation - surtout en présence d'un mec mignon - et de ruiner leurs propres révisions. Puis, j'ai eu internet chez moi, et tout a changé. La salle de travail est devenu un lieu de salutations, puis une simple prise où brancher mon ordinateur portable en regardant un film pendant mes heures de trous. Mais au début de ma spé, dans un élan inespéré de bonne volonté, j'ai mis les pieds en salle de travail à des fins honorables.
Sauf que je suis tombée sur La Cigale.
J'apprenais mon cours d'histoire, elle apprenait son cours de physique. De par les lois universelles de la prépa - et mes aptitudes salutaires à sympathiser en salle de travail - il fallait que ces deux éléments entrent en collision.
Je me suis foutue de son cours de physique, elle s'est foutue de mon cours d'histoire ; elle a commencé à entourer les mots qu'elles ne comprenait pas dans mon cours d'histoire, je n'ai même pas cherché à trouver un mot que je comprenais dans son cours de physique. Cela aurait pu s'arrêter là - sauf que le destin voulu que nous vivions dans le même quartier.
Je me mis à croiser La Cigale à une fréquence quasi-quotidienne. Invariablement, la situation était la suivante : je rentrais chez moi jouer sur mon PC, elle rentrait au lycée travailler. J'avais tout pour sauver l'honneur des littéraires, voyez-vous. Mais cela importait peu : à chaque fois, nous nous saluions, elle s'émerveillait devant la quantité faramineuse de travail que je fournissais - oui, oui, c'est le moment où je manque m'étouffer avec ma propre salive - et nous parlions jusqu'à ce que le temps ne se mette à presser, puisque mes raids ses oraux n'attendaient pas. Cette série de badinages ponctuels et innocents aurait pu continuer longtemps, jusqu'au jour où s'est déclenchée la terrible suite d'évènements qui nous lierait à tout jamais même au travers de la mort de l'Enfer et de la mort de Batman (oui je sais ça fait deux fois mort) qui ferait passer cette relation au stade supérieur.

Nous sommes le samedi 28 janvier 2012. Aux alentours de 13 heures 30, La Cigale rentre paisiblement chez elle - du moins, c'est ce qu'elle croit. A environ 100 mètres de son domicile, La Cigale se fait intercepter par un individu masqué, lui-même accompagné d'une dizaine d'individus masqués. L'individu masqué se détache du groupe d'individus masqués, et cours vers La Cigale non masquée en hurlant son nom. La Cigale non masquée a un mouvement de recul face à l'individu masqué dont l'intelligibilité n'est pas assurée. En fin de compte, à bout d'arguments, l'individu masqué finit par se démasquer. "Alleeez, s'il te plaît, viens à la manif avec nous !" dis-je démasquée. "Non mais ça va pas, t'es malade !" me répond La Cigale non masquée à peu de choses près. S'ensuit un interminable chantage qui finit par aboutir de la manière suivante : je vais manifester masquée, La Cigale va travailler non masquée. Match nul. Mais cet évènement ne fut pas sans incidence.
Nous sommes le samedi 28 janvier 2012. Aux alentours de 19 heures 30, La Cigale reste paisiblement chez elle - du moins, c'est ce qu'elle croit. A environ 100 mètres de son domicile, une dizaine d'individus accompagnés d'une dizaine de masques et de quelques dizaines de bouteilles de bière se retrouvent dans un petit appartement proche du centre-ville de Montpellier. Au bout d'un temps indéterminé, la Cigale vient de son propre chef chercher le bâton pour se faire battre sur facebook : "t'es pas en train de manifester ?" S'ensuit ce qui devait s'ensuivre. Une demi-heure et un enfilage de pantalon plus tard, La Cigale se retrouve au milieu d'une dizaine d'individus accompagnés d'une dizaine de masques et de quelques dizaines de bouteilles de bières vides. Mais comme La Cigale vient de la Réunion, elle apporte une bouteille de rhum.  Mais comme La Cigale n'est pas une vrai réunionnaise, elle ne tient pas le rhum.
La Cigale finit par-terre - presque au sens propre du terme.

Et comme les cuites rapprochent les gens, celle-ci fut le début d'une longue série. A partir de là, on a commencé à se voir un peu trop souvent. En vrac:

On s'est bourré la gueule la veille de mon concours blanc de littérature.
On a pris des photos débiles debout sur les tables de la salle de travail.
On l'a attachée à un poteau avec du chatterton à deux semaines de ses concours - et chaque jour qui passe je vois encore ce bout de chatterton attaché au pied de ce poteau depuis des mois.
On a fantasmé sur Charlize Theron - surtout elle.
On a fantasmé sur Andrew Garfield - surtout moi.
On a ramené chacune un plot de la voirie dans notre appartement.
J'ai suspendu son sac du 4ième étage - mais comme c'était après l'épisode du chatterton et qu'elle était pas top top happy du pot de miel je lui ai rendu sans discuter.
On a dansé comme des tarées sur des wub-wub-wub.
On a marché sous la pluie avec des cheeseburgers détrempés.
On a mangé des double-cheeses par dizaines.
On a choqué des gens de petite nature.
On a regardé un film d'horreur qui fait peur à personne sauf à elle.
J'ai fait des dessins obscènes sur ses exos de maths.
Elle m'a fait des dessins de cochon volant et d'escargot à pattes.

Et aujourd'hui, je peux annoncer avec fierté que j'ai un dessin de cochon volant de la main de la future maîtresse du monde.

Parce que La Cigale, c'est pas simplement une lopette qui tient pas l'alcool - aussi, mais pas seulement (je sens que je vais mourir). La Cigale, elle poutre aussi du poney sauvage.

La Cigale et moi, nous nous sommes rencontrées au début de notre année de spé, certes ; sauf que pour elle, c'était la deuxième année de spé. Ne jugeant pas les écoles obtenues lors de ses précédents concours à la hauteur de ses ambitions démoniaques, La Cigale a entreprit de se relancer pleine de résignation d'espoir et d'enthousiasme dans une troisième année de prépa. La pauvre.
"Faut qu'je bosse" est certainement la phrase que je l'ai entendue le plus souvent prononcer (bon, en fait, c'est pas tout à fait vrai, mais les premières places sont occupées par un contenu explicite que je ne me permettrai pas de rapporter ici, je suis un blog tous publics nom d'un dual-core). Au cours de cette année, La Cigale a travaillé, travaillé, bu, et encore travaillé. Moi, j'ai fait pareil, mais dans des proportions différentes - d'ailleurs, je trouve que mon exposé de géographie sur la viticulture en Argentine était particulièrement bien choisi. La Cigale n'a pas fait d'exposé sur la viticulture en Argentine. La Cigale a passé des oraux sur des mots que je ne saurais même pas prononcer. La Cigale m'a nourrie au sein de ses fantasmes de puissance et de pouvoir illimité tout au long de l'année. La Cigale savait, depuis le commencement, qu'elle était destinée à être une femme de l'ombre, renonçant à la renommée pour tenir dans ses mains, à l'abri des regards et des reproches justifiés, les rênes du monde. Et bien sûr, comme on pouvait s'y attendre, La Cigale a déchiré grave aux concours cette année ; presque un génocide pour les poneys sauvages.

Et bien sûr, entre "Faut qu'je bosse pour mes écrits" et "Faut qu'je bosse pour mes oraux" fut une période pendant laquelle la phrase que La Cigale a le plus prononcé était "J'm'en fous, je suis admissible à Centrale Paris !" A ce moment-là elle était invulnérable. Quoi qu'il puisse lui arriver, elle n'avait qu'à clamer "J'm'en fous, je suis admissible à Centrale Paris !" et le monde lui appartenait. Tout se pliait à sa volonté, sur son passage tout s'inclinait face à sa supériorité écrasante, et elle n'avait qu'à lever la main pour balayer d'un geste toute contrariété. Bref, La Cigale kiffait grave.
Et elle kiffe toujours grave, d'ailleurs. A l'heure où j'écris ces lignes, quelque part à Paris, elle court entre deux oraux. Pleine de confiance et de certitudes, elle m'a envoyé hier soir le message suivant : "J'ai bu trois cafés j'ai froid je stresse. Je pourrais faire un milk-shake rien qu'en tenant une bouteille de lait." Si preuve il vous fallait que La Cigale est toute-puissante, la voilà. Et je sais pas vous, mais j'adore les milk-shakes.

Je transmets donc l'expression de mes encouragements les plus sincères à la future maîtresse du monde pour ses oraux, parce que si elle les rate, ben, euh, elle sera pas maîtresse du monde, et moi je devrai trouver d'autres semelles à lécher, qui tiendront peut-être un peu mieux le rhum.



To cut a long story short, morale de cette histoire : le monde sera dominé par une cigale à la tête d'une compagnie de milk-shakes. Et tout le monde bouffera des burritos avec.