samedi 30 juin 2012

Je suis une intellectuelle, moi, monsieur !

Mercredi soir, désespérée d'avoir passé une journée totalement improductive, j'ai téléchargé obtenu par des moyens légaux The Lady, de Luc Besson. Un film qui raconte l'histoire de Aung San Suu Kyi, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1991 pour s'être illustrée dans sa lutte pour la démocratie en Birmanie, et bref elle a une page Wikipédia. Je comptais beaucoup sur le potentiel culturel de ce film pour élargir mes horizons politiques. Ainsi, quand hier soir je me suis retrouvée trop désintégrée par des maux de têtes pour aller à ma soirée de désintégration, j'ai décidé de rendre hommage à mon amour du bon cinéma et à mon intérêt pour l'histoire moderne.

J'ai regardé Thor.

Et j'ai appris plein de choses.
D'abord, que Natalie Portman jouait dedans, ce qui m'avait totalement échappé durant la promotion du film, ou plus probablement que j'avais complètement zappé aussitôt qu'elle s'est achevée. Et je veux pas dire mais entre Natalie Portman et Scarlett Johansson dans Avengers, il a quand même de la chance avec les nanas qu'il se coltine, le Thor. Je pense que sur la base de ces analyses, on peut miser sur le casting de Charlize Theron pour Avengers 2. Bah quoi, il lui manque une blonde à Chris Hemsworth ! [Edit : ah ben non, suis-je bête, il a déjà eu l'occasion de la mater dans Blanche-Neige et le chasseur !]
Ah oui, la deuxième chose que j'ai apprise, c'est que c'était Chris Hemsworth le gars super musclé qui jouait Thor. Ce que j'ai aussitôt oublié. Ce que je viens de ré-oublier. Aung San Suu Kyi. [Eh merde, pas le bon copié-collé]. Chris Hemsworth, voilà, je vais tâcher de m'en souvenir. Oh et puis on s'en fout, il a des muscles, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir.
Troisième découverte, mais qui était plutôt une confirmation dans la mesure où j'ai vu Avengers avant Thor : Loki a bel et bien été adopté. En même temps, je ne sais pas comment lui-même a pu mettre autant de temps à s'en apercevoir, moi je l'ai vu au premier coup d'œil, c'est tellement évident, il est le portrait craché de son père ! Du coup, je sais pas si Draco Malefoy est au courant que Salazar Serpentard a un descendant direct, voilà qui va lui faire de l'ombre...
Et putain j'ai déjà oublié le nom de l'acteur qui jouait Thor (mais je me souviens qu'il a des muscles).

Bref, comme j'étais déjà bien lancée dans les chefs-d'œuvre du cinéma historique, je me suis dit que je ne pouvais pas m'arrêter en si bon chemin. Mais comme le nouveau Spider-man ne sort que le 4 Juillet, j'ai dû chercher bonheur ailleurs. Du coup, je me suis rendue dans une partition mystérieuse de mon mystérieux disque dur, et y ai ouvert un dossier mystérieux mystérieusement baptisé de ces lettres mystérieuses : F, I, L, M, S. En gros, je suis allée à la cave. Car dans ce domaine interdit s'entassent des dizaines et des dizaines de vidéos abandonnées, recluses, qui depuis des mois attendent dans l'ombre que je veuille bien m'intéresser à elles - oui, j'ai un gros problème d'accumulation, qui rejaillit sur les étagères de mon appartement. Ce que j'ai devant moi, c'est une armée de films que j'ai enrôlés juste parce que je le pouvais, mais pour lesquels je n'ai finalement éprouvé qu'un désir bref et stérile. Des films intellos que j'ai pris pour faire bien mais que j'ai pas la motivation de visionner, des blockbusters qui me bottaient bien mais que j'ai honte de visionner, et puis des films dont la bande-annonce était bien mais que j'ai simplement la flemme de visionner. Et le pire dans tout ça, c'est que j'ai des tas de DVDs qui s'entassent dans ma bibliothèque et sur mes accoudoirs, des films dont j'estimais qu'ils valaient la peine de payer par pure volonté de mécénat (ou parce qu'ils sont putain de difficiles à trouver, les enfants de troll), mais que la paresse de me lever ou simplement de m'étirer met perpétuellement hors de ma portée.
En fin de compte, dans ce mouroir cinématographique, j'ai fini par me rabattre sur une prise relativement récente. A peine plus de deux mois, d'après Propriétés, et ce gars-là est toujours bien renseigné. Priest, un film que j'avais eu envie de voir rien que parce que je trouvais l'affiche classe - elle me rappelait un peu certains passages de Dark World / Franklyn. Puis, j'avais appris que ça parlait de vampires, et ça m'avait un peu refroidie. La créature que petite déjà je traitais avec condescendance, me jugeant au-dessus de ces histoires vulgaires, avait de plus pris un sacré coup de droite avec Twilight et toute l'engeance de romances sanguinolentes qui avaient fleuri autour : pas que j'ai jamais cru que le Priest allait tomber amoureux de la reine des vampires, hein, mais ça avait créé un effet de mode autour de la bestiole et je déteste les effets de mode - dit-elle en ouvrant un blog de biatch, ndlr.
Pire : Priest est adapté d'un manhwa. Je n'ai jamais touché un manhwa de ma vie, bien sûr, je suis encore pure et innocente, mais étant donné la moyenne de geekitude chez mes amis, je pouvais être certaine que j'allais m'en prendre la moitié sur le râble pour m'entendre dire que oh mon Dieu comme c'est trop mal adapté c'est horrible l'auteur se retournerait dans sa tombe ah mais merde il est pas mort bon ben c'est pas grave alors. Expérience que j'ai d'ailleurs menée avec succès sur facebook muhahahahah. Enfin, toujours est-il qu'à la sortie ciné de Priest, j'avais entendu dire partout que c'était une mauvaise adaptation, comme j'ai toujours entendu dire partout au sujet de toutes les adaptations, ce qui représente ceci dit la plus grande partie de la production cinématographique, et pourtant il y a de bons films.
J'ai donc balayé ces hués d'un revers de la main et j'ai lancé le film. Et franchement, je n'en ai pas une mauvaise opinion. Pas une excellente non plus, mais chaque chose en son temps ; d'abord les points positifs !

1 - Il suffit d'une petite comparaison, mais les images parlent mieux que les mots :


Je ne pense pas qu'il soit utile d'indiquer quel est le vampire de Priest. Et j'aime le fait que les vampires soit une race sincèrement différente des hommes.

2 - Comme je l'ai mentionné, j'aime l'univers, qui me rappelle un peu certains passages de Dark World / Franklyn. Et puis y'a des statues immenses qui me font penser au Seigneur des Anneaux, alors à partir de là...

3 - Je trouvais que le méchant ressemblait à Brad Pitt dans Entretien avec un vampire, du coup j'avais l'impression de regarder un bon film.

4 - Y'a du sang et des morceaux de corps partout.

5 - Y'a une asiatique en combi cuir.

Maintenant, petit tour des points négatifs de ce film :

1 - C'est sûrement une mauvaise adaptation. Comme toutes les adaptations. Comme les 3/4 du cinéma puisque plus personne n'invente rien de nos jours. Fuck you consumérisme, les banques n'auront pas nos âmes ! - oui, je sais, ça n'a aucun rapport, mais aujourd'hui on peut blâmer le capitalisme pour à peu près n'importe quoi, ça fait toujours bien.

2 - Le scénario manque bien évidemment de profondeur, comme on pouvait s'y attendre, de la même manière qu'on pouvait s'attendre à à peu près tous les retournements de situation. Si la surprise avait une carte à jouer, c'était dans les blancs scénaristiques qui ne nous permettaient pas de comprendre certains éléments avant qu'ils nous tombent sur la gueule - et je parle pas de suspens ou de coups de théâtres hein, juste de trucs que tu dois déduire à la fin du film parce que t'as pas eu plus d'explications.

3 - Le gars qui jouait Hicks c'est aussi James dans Twilight. Du coup j'ai eu envie de le baffer tout du long, et je comprenais pas pourquoi. Et en plus - comme si ça suffisait pas - il jouait mal.

4 - Bien sûr, comme ça vient d'un manhwa, faut que les personnages fassent des trucs complètement fumés et volent à l'occasion - ou alors ils ont de très, très gros ressorts dans leurs talonnettes. Conséquence logique, je suis incapable de le prendre au sérieux.

5 - Y'a qu'une seule asiatique en combi cuir.

Mais bon, dans l'ensemble, c'était plutôt cool, pas prise de tête, et je ne me suis pas ennuyée. Du coup j'ai décidé de continuer dans la lignée des biopics films de vampires, et j'ai exhumé un film qui guettait dans l'ombre de mon disque dur depuis... pas moins de 11 mois !
Je me suis donc maté Daybreakers
Dans l'ensemble, opinion très positive. Intéressant à visionner derrière Priest dans la mesure où le sujet des vampires est traité de manière très différente. Les créatures monstrueuses sont remplacées par des humanoïdes civilisés, ils ne vivent plus dans les "ruches" mais ont adapté leurs technologies, ne dépècent pas les humains sauvagement mais les exploitent comme du bétail. En fait - et oui je sais, vous allez rire vu la remarque que j'ai fait un peu plus tôt - ce film a réussi à saisir l'essence de la société de consommation à travers le filtre des vampires. En effet, ce film traite d'une crise dans la production de sang, et du coup les vampires meurent de soif et cherchent absolument une solution à la pénurie, surtout qu'ils mutent en trucs pas très glorieux sans leur dose de rouge. C'est assez drôle de voir comment ce film ne fait qu'exagérer des traits déjà présents dans notre société, en y ajoutant simplement l'élément de l'agressivité. Après tout, on a bien eu l'esclavage ! D'ailleurs, j'en ferais volontiers mon point numéro 1 dans les qualités du film.

1 - Le film a une cohésion en-dehors de l'élément fantastique, les vampires pourraient aussi bien n'être qu'un prétexte à un portrait de la société. Mais bon, c'est quand même vachement plus cool avec des vampires.

2 - Le scénario est bien sûr bien plus travaillé que dans le cas de Priest, ce qui s'explique facilement par le fait qu'on a affaire ici à une véritable réalisation made in Spierig et pas une adaptation - non pas que je pense que le format originel manque de fond, bien au contraire, le souci avec les adaptations est bien souvent de ne pas pouvoir concilier un trop grand nombre d'éléments entremêlés mais y'a des fois faut pas abuser quand même Cuarón t'aurais pu te sortir les doigts de l'arrière-train et nous pondre un Harry Potter 3 potable en prenant au moins la peine d'expliquer qui sont Lunard, Patmol, Queudver et Cornedrue, d'où vient la carte du Maraudeur et pourquoi le Patronus d'Harry est un cerf nom de Dieu c'est pas compliqué t'en avais quinze fois l'occasion et en plus tout va ensemble ! Hum, je vous demande pardon - pas à Cuarón, hein, au lecteur décontenancé, toi t'as vraiment merdé le mexicain ! Kof kof kof désolée.

3 - Le héros est un vampire végétarien qui s'appelle Edward et qui a les yeux jaunes. Sauf qu'il a la classe, parce que c'est Ethan Hawke. Et Ethan Hawke, c'est autre chose que Robert Pattison. Ethan Hawke c'est... Ethan Hawke quoi... [grrrrr meow smiley smiley cœur meow].

4 - J'ai vraiment vécu le film, de l'intérieur. Parce que pendant tout le film, j'ai grave crevé la dalle sa mère. A chaque fois qu'ils mentionnaient la pénurie alimentaire - c'est-à-dire à peu près toutes les 30 secondes - je sentais mon estomac appeler au secours, parce que son dernier vrai repas remontait au MacDo avec Karma avant-hier soir, et que j'ai fini mon dernier yaourt hier. J'étais tellement rongée par la faim et l'épuisement qu'elle entraîne que je ne me sentais même pas la force de me faire cuire des pâtes.

5 - J'ai pas d'idée précise en tête, mais il me faut un point cinq, alors ce film était cool. Ah et oui, la secrétaire du chef d'entreprise était trop bonne dans sa robe bustier rouge.

Et maintenant les points négatifs :

1 - Le premier plan montre une chauve-souris qui a faillit me percer les tympans. Et d'ailleurs, depuis quand ça s'entend, une chauve-souris ?

2 - J'ai envie de dire qu'il y a un certain nombre d'incohérences scientifiques non justifiées dans ce film, mais en même temps, on est dans un film de vampires. Ils n'empêchent que vu qu'ils parlent d'infection et de mutation, ils auraient pu au moins donner une explication complètement fumeuse pour faire genre, après tout ma série préférée c'est bien Fringe. Enfin oui, je sais. On est dans un film de vampires, on s'en tamponne vraiment.

3 - Y'a un plan au début où on voit le héros dans un rétroviseur qui prend ses affaires. Sauf que les vampires n'ont pas de reflet, blabla, donc on voit une chemise dans un rétroviseur qui prend ses affaires. Côté crédibilité, ça en jette grave. Du coup je crois que derrière ça je m'en tape de pas savoir d'où vient l'infection.

4 - Vu que j'étais focalisée sur l'imminence de ma mort par inanition, pendant tout le film je n'ai pas arrêté de penser à la boîte de maïs qui m'attendait dans ma cuisine mon couloir. Je n'avais qu'à tendre la main, pas besoin d'attendre que les pâtes cuisent, juste tendre la main et saisir mon Graal, le porter à mes lèvres et... Le truc, c'est que je sais aussi que cette boîte de maïs, c'est mon ultime secours. Genre le truc qu'il vous reste en cas d'invasion zombie et que le monde pourrait s'effondrer vous auriez cela comme unique certitude. C'est le seul truc dans mon appart qui demande pas de préparation, alors tant que j'en aurai pas absolument besoin, genre tant que je ramperai pas la bave au lèvres aux pieds de mon micro-ondes en convulsant, je n'y toucherai pas. Et un jour peut-être on pourra y étudier une nouvelle forme de vie.

5 - Y'avait pas d'asiatique en combi cuir.

Bref, tout ça pour dire qu'au final, j'ai passé un bon moment devant des films hautement intellectuels qui vont sans doute me marquer à tout jamais. Mais je m'en fous, vu que je suis plus capable d'apprécier un livre divertissant du fait de mes deux années de prépa littéraire, je m'émerveille toujours plus de pouvoir prendre mon pied devant des films de super-héros ou de vampires. Après tout, j'ai toujours été snob vis-à-vis du fantastique et de la science-fiction, mais au fond, tout au fond, je sais bien que ma Bible, c'est le Seigneur des Anneaux - et encore, les films, parce que j'ai jamais été capable de lire les livres, c'est vous dire. En fin de compte, je suis contente d'avoir vu ces films, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu de vrais crocs, et putain faut encore que je trouve quelque chose à dire pour pouvoir garder la lueur blanche rassurante du traitement de texte.
Je vous en prie, ne vous moquez pas de moi, mais je n'ai plus de lumière dans ma salle de bain vous comprenez...
C'est pas que j'ai peur, non... Mais j'ai plus de lumière et un grand miroir... et puis en plus à un moment j'ai perdu mes lunettes, et alors oh mon Dieu on va tous mourir !
Et en plus mon copain est pas là ce soir, le salaud. Je vais me faire égorger et ce sera rien que de sa faute de méchant garçon. M'en fous, si je me fais transformer, ce sera lui que j'irai mordre en premier.

Maintenant je vais essayer de tenir jusqu'à l'aube.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire